Thursday, May 25, 2017

Grèce, 17/12/2016

Grèce, crise et logement  
Dans la  livraison précédente nous avions évoqué un point de nature plus structurelle, la question du logement.
Dans toute crise de ce genre, dont la Grèce est emblématique pour le moment, se jouent d’énormes transferts de richesses et de propriété,  en ce notamment compris les propriétés immobilières. Des transferts entre nationaux (suffisamment) riches et ceux ruinés d’une part, et entre nationaux et étrangers d’autre part. Pour les entreprises et les actifs économiques privés, cela passe par les faillites et reprises, et, pour les actifs, propriétés et patrimoines publics - par les privatisations : nous verrons ce dernier phénomène dans la livraison suivante
Les particuliers perdants, outre la perte ou la baisse de leurs revenus et épargne, voient saisis et liquidés une partie ou tout leur patrimoine immobilier pour rembourser leurs dettes. La question du logement devient ainsi centrale dans la crise sociale. On l’a vu en Espagne, on le voit maintenant de façon croissante en Grèce. Certes, après l’entrée dans l’Euro, le crédit bon marché et encouragé à gogo par les banques grecques et étrangères dans des conditions parfois illégales ou invraisemblables, a entraîné un endettement privé important. Et s’il s’agit de renoncer à une deuxième résidence ou à un bien non vital, on peut encore rester dans le socialement supportable. Mais on n’en est plus là. Aujourd’hui, alors que le gouvernement avait provisoirement réussi à empêcher les saisies sur résidences principales, on y arrive
Voir l’excellent article joint clair, complet, nuancé, d’Angélique Kourounis,
www.cadtm.org
« Les banques et l’État grecs essaient de prendre nos maisons tous les mercredis au tribunal de paix » Interview de Filippos Filippides, membre du comité ...


Au sein des organisations qui luttent contre les expulsions, il peut y avoir, comme on le voit, des divergences sur les priorités à donner au sein de la population des ménages endettés et menacés de saisie. 
Et cet autre intéressant papier récent dans le NYtimes
Un nombre croissant de personnes renoncent même à leur héritage immobilier de peur de toutes les mauvaises surprises qui pourraient y être attachées :
Autre critère pour apprécier la situation : la part de leurs revenus que les ménages encore propriétaire de leur résidence principale doivent y consacrer, une part qui augmente évidemment avec la baisse de leurs revenus :
Un risque évidemment : que des fonds d’investissement, étrangers notamment, s’emparent de ce marché , achètent ces appartements et maisons et les revendent au reste du monde, en Europe ou ailleurs. On va sûrement voir fleurir des publicités pour des logements à vendre en Grèce, près des plages ...
Bien à tous
Marc Molitor

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