Grèce, crise et logement
Dans la livraison précédente nous avions évoqué un point de nature plus structurelle,
la question du logement.
Dans
toute crise de ce genre, dont la Grèce est emblématique pour le moment,
se jouent d’énormes transferts de richesses et de propriété, en ce
notamment compris les propriétés immobilières.
Des transferts entre nationaux (suffisamment) riches et ceux ruinés
d’une part, et entre nationaux et étrangers d’autre part. Pour les
entreprises et les actifs économiques privés, cela passe par les
faillites et reprises, et, pour les actifs, propriétés et
patrimoines publics - par les privatisations : nous verrons ce dernier
phénomène dans la livraison suivante
Les
particuliers perdants, outre la perte ou la baisse de leurs revenus et
épargne, voient saisis et liquidés une partie ou tout leur patrimoine
immobilier pour rembourser leurs dettes. La
question du logement devient ainsi centrale dans la crise sociale. On
l’a vu en Espagne, on le voit maintenant de façon croissante en Grèce.
Certes, après l’entrée dans l’Euro, le crédit bon marché et encouragé à
gogo par les banques grecques et étrangères
dans des conditions parfois illégales ou invraisemblables, a entraîné
un endettement privé important. Et s’il s’agit de renoncer à une
deuxième résidence ou à un bien non vital, on peut encore rester dans le
socialement supportable. Mais on n’en est plus là.
Aujourd’hui, alors que le gouvernement avait provisoirement réussi à
empêcher les saisies sur résidences principales, on y arrive
Voir l’excellent article joint clair, complet, nuancé, d’Angélique Kourounis,
Voir aussi ce papier :
http://www.cadtm.org/Les-banques-et-l-Etat-grecs
www.cadtm.org
« Les banques et l’État grecs essaient de prendre nos maisons tous les
mercredis au tribunal de paix » Interview de Filippos Filippides, membre
du comité ...
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Au
sein des organisations qui luttent contre les expulsions, il peut y
avoir, comme on le voit, des divergences sur les priorités à donner au
sein de la population des ménages endettés et
menacés de saisie.
Et cet autre intéressant papier récent dans le NYtimes
Un
nombre croissant de personnes renoncent même à leur héritage immobilier
de peur de toutes les mauvaises surprises qui pourraient y être
attachées :
Autre
critère pour apprécier la situation : la part de leurs revenus que les
ménages encore propriétaire de leur résidence principale doivent y
consacrer, une part qui augmente évidemment
avec la baisse de leurs revenus :
Un
risque évidemment : que des fonds d’investissement, étrangers
notamment, s’emparent de ce marché , achètent ces appartements et
maisons et les revendent au reste du monde, en Europe ou
ailleurs. On va sûrement voir fleurir des publicités pour des logements
à vendre en Grèce, près des plages ...
Bien à tous
Marc Molitor
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